«D'autres ont voulu, à la suite de Rimbaud, être des voleurs de feu. Dès 1959, Marc Alyn s'est proposé, lui, de brûler le feu», écrit Pierre Brunel, montrant comment «l'incendiaire inspiré» de vingt ans, annonciateur violent et tendre des révoltes de la jeunesse, est peu à peu devenu ce «kamikaze de l'insondable», auteur d'une œuvre de haut souffle et de vaste envergure : Nuit majeure, Les Alphabets du Feu, L'Etat naissant, L'Œil imaginaire.
Parcours hors norme, semé de coups de chance et de tragédies, que celui de ce Champenois fou d'écriture, rebelle-né, amoureux de l'amour qui décida, au sortir de l'enfance, de refuser toutes les carrières au profit d'une aventure spirituelle extrême. Prodige et prodigue, accumulant livres et Prix littéraires prestigieux, du Max Jacob au Grand Prix de Poésie de l'Académie française, il ne cessera de fuir vers des cités fabuleuses, de Byblos à Ninive, de Baalbek à Babylone, séjournant à Venise ou méditant sur les tombes bogomiles de Bosnie, à la recherche du Graal de l'amour fou.
Pour la première fois, Marc Alyn ici se confie, se raconte, remet ses pas dans ses propres traces : vie de bohème - ou plutôt : de poème - au cours des années d'adolescence, guerre d'Algérie, journaux et éditeurs parisiens, errances à travers l'Orient, séjours dans Beyrouth en proie aux combats, rencontres amicales avec François Mauriac, Joseph Delteil, Mandiargues, Lawrence Durrell. «Ma vie, dit Marc Alyn, fut un long moment d'égarement».
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