Mémoires en crises
Notre société souffre-t-elle de déficits mémoriels ? On l'en accuse à l'envi, en pointant la perte des repères chronologiques, les tris arbitrairement sélectifs dans le passé et la réduction de l'histoire à une série de vignettes plus ou moins distrayantes, d'où ne se dégagent ni cohérence ni leçons.
Approximations, ignorances, fixations et indifférences suscitent cependant des malaises qui révèlent autant de crises. La science historique en est-elle le remède tout simple ? Peut-être pas, car la mémoire n'est pas seulement accumulation de données et de faits, mais conscience reposant sur des critères de discernement qui évaluent le passé mais restent pertinents pour le présent et pour l'avenir.
Si la foi chrétienne est concernée par ces crises, c'est parce qu'elle est elle-même foncièrement mémoire, et à ce titre solidaire de la société aux prises avec son histoire pour se comprendre elle-même, situer son identité et se reconnaître un destin.
C'est à ce devoir de science et de conscience qu'a voulu contribuer l'Observatoire Foi et Culture (OFC) de la Conférence des évêques de France en demandant, pour son troisième colloque, à des historiens, philosophes et théologiens de réfléchir et dialoguer sur l'articulation entre histoire et mémoire au milieu des questionnements des débuts incertains du XXXIe siècle.
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