« Le lendemain 14 mars, Masséna, après avoir repoussé une assez vive attaque entreprise contre son arrière-garde, remit le gros de ses troupes dans une forte position en avant de Miranda de Corvo, afin de donner à l’artillerie et aux équipages le temps de traverser le défilé placé en arrière de ce bourg. Lord Wellington, apercevant l’armée française ainsi arrêtée, fit avancer de fortes masses. Tout annonçait donc un engagement sérieux, lorsque Masséna, voulant donner des instructions à ses lieutenants, les fit convoquer auprès de lui. Trois s’y rendirent promptement. Le maréchal Ney seul se faisant attendre, le généralissime prescrivit au commandant Pelet et à moi d’aller l’inviter à venir au plus tôt. Cette mission, qui paraissait très facile à remplir, faillit cependant me coûter la vie !...
L’armée française était rangée en plusieurs lignes sur un terrain, en forme d’amphithéâtre, descendant en pente douce vers ùn fort ruisseau qui séparait deux larges collines, dont les sommets très praticables, bien que garnis de quelques bouquets de bois, servaient de chemins vicinaux conduisant à Miranda. Au moment où Pelet et moi partions au galop, pour exécuter l’ordre du généralissime, les tirailleurs anglais paraissaient au loin, marchant à l’attaque des deux collines que les nôtres se préparaient à défendre. Pour être plus certains de rencontrer le maréchal Ney, mon camarade et moi, nous nous séparâmes. »
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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