Aborder la sculpture de Cécile Raynal, c'est pénétrer le sens d'une démarche artistique dans laquelle l'art et la vie sont difficilement dissociables. Ainsi déplace-t-elle souvent son atelier dans des lieux clos, oubliés ou en marge, qu'elle parcourt et resitue dans la matière argile. La prison, la maison de retraite, l'hôpital, le couvent, le cargo au long cours, les réserves muséales... constituent autant de lieux à partir desquels elle invite celles et ceux qui y travaillent ou y vivent à se poser le temps d'une sculpture.
Dans la foule des portraits d'humains, viennent parfois se glisser des portraits d'objets ou de bêtes. Ces derniers sont élaborés dans l'atelier, dans un dialogue entretenu avec la mythologie, le conte, la psyché, la mémoire. Entre chaque résidence, vient en effet s'ancrer le temps indispensable dans l'atelier de Normandie où se déroulent les cuissons. C'est là, dans ce lieu racine qui ne bouge pas, qui accueille le mouvement, ouvert aux saisons et aux visiteurs de passage, que le travail se commence, se recommence, mûrit, s'enrichit, se trouve. Ce lieu retiré par lequel l'artiste s'éloigne du dehors, pour voyager à l'intérieur de la sculpture et élaborer d'autres formes, d'autres récits, d'autres mythologies.
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