Claude Anet (1868-1931)
"Une grande pièce, haute de plafond, richement meublée, dont les deux fenêtres ouvraient sur un parc aux arbres élevés, trop proches. Un paravent séparait mal du reste de la chambre un lit de milieu sur lequel une jeune femme était couchée. Ses cheveux bruns soigneusement nattés, étendus sur l’oreiller, lui faisaient une auréole. Le visage, bien que les traits en fussent contractés par la douleur, était beau ; les sourcils froncés traçaient une ligne droite. De la bouche fine et bien dessinée s’échappait parfois un gémissement et, sous le drap qui le recouvrait, on voyait le corps se tendre. Près du lit se tenait un groupe de personnes attentives, un vieillard en frac, une décoration piquée sur le revers de son habit, un homme plus jeune à la figure intelligente, en blouse blanche, et deux infirmières. À l’heure où toute femme froissée dans son corps et dans sa pudeur a le droit d’être seule, plusieurs personnes étaient réunies autour de cette femme qui souffrait. Elle appartenait, en effet, à une caste où ni douleur, ni joie ne peuvent être gardées secrètes et l’impératrice d’Autriche, Élisabeth, âgée de vingt ans, était contrainte à faire ses couches en public."
Le 30 janvier 1889, au matin, l'archiduc Rodolphe, prince héritier de l'empire autrichien, et Marie Vetsera, sa jeune maîtresse, sont retrouvés sans vie, à Mayerling...
Dans ce roman, Claude Anet nous conte leur histoire d'amour et choisit la thèse du suicide...
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