Artiste mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, Mathurin Méheut nous offre un remarquable témoignage
direct de la vie sur le front Ouest, de Dunkerque à Toul. Mais ses dessins montrent aussi l'existence des couleurs et
des fleurs dans cet enfer terrestre surtout connu par de trompeuses photographies en noir et blanc ou en sépia.
Ses «croquis de guerre» sont indissociables de ses lettres, en particulier celles qu'il écrit à sa femme. Elles révèlent
un véritable génie de la description, une capacité à rendre sensible par les mots, aussi grande que par le dessin, le
quotidien d'un soldat de la Grande Guerre.
Ce sont ses oeuvres et sa correspondance qui permettent de suivre sur le front cet homme qui a écrit : «j'ai à me
justifier en art plus que comme soldat...», et qui repartait à l'assaut après avoir été enfoui par un obus, observait
l'ennemi en rampant en avant des lignes, faisait du renseignement militaire tout en amassant croquis et aquarelles.
Les témoignages de Méheut sont très proches de ceux laissés par des écrivains ou artistes combattants, qu'ils aient
été Allemands ou Français. C'est pourquoi la présentation chronologique de sa vie sur le front et de son «oeuvre de
guerre» est accompagnée de citations de Maurice Genevoix ou d'Ernst Jünger, et d'oeuvres d'artistes tels que Otto
Dix ou Egon Schiele... Ces ennemis étaient dans des positions distantes de quelques mètres les unes des autres,
occupaient parfois la même maison, ces ennemis enduraient, voyaient et témoignaient de manière comparable : des
ennemis si proches.
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