Texte fondateur et précurseur du post-modernisme, Mathématiques de la villa idéale est aussi le titre d'un recueil de neuf articles écrits entre 1947 et 1961 mais publiés pour la plupart bien après leur rédaction, tant ils étaient jugés à l'époque à contre-courant de la pensée dominante. C'est que la méthode de Colin Rowe est singulière : faisant fi des contextes culturel et historique, il procède à des rapprochements, voire à des juxtapositions d'édifices que des siècles séparent. Il confronte ainsi des réalisations de Palladio et de Le Corbusier, l'architecture moderne au maniérisme et au néo-classicisme, les arts plastiques
à l'architecture (notamment dans l'article-manifeste « Transparence : littérale et phénoménale »). Il aborde aussi des sujets comme l'architecture de l'utopie, l'École de Chicago ou les « vicissitudes du vocabulaire architectural au XIXe siècle ».
L'écriture, caractéristique des essays anglo-saxons, épouse une finesse d'analyse qui se déploie librement, offrant une lecture vivifiante de l'architecture.
« C'est sur cette idée de troubler le regard plutôt que de lui donner une satisfaction immédiate que semble reposer avant tout l'élément de plaisir de l'architecture moderne. [...] Si l'on veut faire une comparaison, on découvrira sans doute la même complexité spatiale délibérée dans la chapelle des Sforza de Michel-Ange et dans le projet de maison de campagne de brique de Mies van der Rohe. »
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