Bretagne des lits clos, des allumeurs de réverbères, des
médecins des pauvres, Bretagne du père, de Saint-Pol Roux le
Magnifique, la Bretagne d'Odile Caradec n'est pas de nostalgie
sépia.
«Ce que je veux c'est la vie et non ce qui est figé pour
toujours dans les assiettes bretonnes».
Elle écrit en «bleu jaune rouge».
Affirme : «L'essentiel c'est le manteau noir de ma mémoire».
Célèbre sans vergogne
«La Bretagne aigüe
la Bretagne à crocs»
Le temps de l'enfance s'est éloigné. L'auteure s'est éprise de
Chine, d'ailleurs et de violoncelle. L'automobile a remplacé le
lit clos. Mais
«Tout ce qu'on a vécu, l'enfance, reprend force
Les voix secrètes parlent plus fort que tout».
Si l'écriture d'Odile Caradec puise son énergie dans un
Finistère de granit, d'ajonc, de mer et de ciel, elle la puise dans
un autre Finistère, son corps.
«Préserver à tout prix
l'extrême pointe de nos doigts
là où est le toucher
ce Finistère de nos corps»
Écriture de roue noire, de sang et de muscle, épicée
d'humour, écriture ardente.
Odile Caradec a coutume de se faire accompagner dans
ses parcours poétiques par des artistes plasticiens. Pour Masses
tourbillonnantes elle a choisi Pierre de Chevilly et ses monotypes
issus du manteau noir de la mémoire.
M.-J. Aubrière
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