En tournant ces pages vous allez entrer dans le monde du rêve. Dans une ville rêvée par un photographe-poète qui vous propose une étonnante invitation au voyage où, selon le souhait de Baudelaire, « tout n'est qu'ordre et beauté ».
Courez donc sans tarder vous immerger dans cette immensité : le bleu est la couleur de l'infini, du lointain, de l'illusion qui rassure. Bleu azur du ciel de printemps, bleu cobalt des profondeurs marines, bleu outremer de l'eau chahutée par le mistral, bleu pastel du ciel hivernal, bleu horizon du grand large, bleu nuit du crépuscule, bleu ardoise du ciel d'orage, bleu acier du métal poli, bleu saphir de l'onde au pied des falaises dressées sur la mer, bleu-pétrole du port marchand, bleu lagon du ressac mourant sur la plage, Camille Moirenc la décline partout, sur toute la gamme de ses nuances, cette couleur de l'envoûtement : sur les volets des cabanons, le costume des santons d'argile, les filets des pêcheurs, le décor des faïences, la tenue de travail des dockers, sur les devantures des boutiques, les bordés des barquettes et des pointus, sur les capians dressés comme un blasphème vers le ciel, les oriflammes des processions, les gradins du stade vélodrome, les carènes des paquebots illuminés, en partance au crépuscule, glissant sur une merde cobalt pur, tout droit sortis d'un film de Fellini.
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