Maria Féodorovna (1759-1828), née Sophie Dorothée de Wurtemberg, épouse
du tsar Paul Ier, mère d'Alexandre Ier et de Nicolas Ier, n'avait jamais fait, jusqu'à
ce jour, l'objet d'une biographie complète.
Élevée en principauté de Montbéliard, selon les principes alors en vogue dans
les familles de la bonne aristocratie, Sophie Dorothée en garda toujours une forte
empreinte, et des liens tenus l'unissent encore au pays de son adolescence. Pourtant,
Maria Féodorovna demeure avant tout grande-duchesse puis impératrice de
Russie, ce qui permet d'aborder sous un aspect original l'histoire politique de ce
pays entre 1776 (date de son mariage avec le futur Paul Ier) et 1828, c'est-à-dire
pendant une période particulièrement riche. Témoin et acteur d'événements
comme la Révolution française, le régicide du 11 mars 1801, l'épopée napoléonienne
ou les trouble de décembre 1825, Maria Féodorovna les envisage au travers
d'une idéologie conservatrice, alors dominante dans l'aristocratie européenne.
Le rôle social et, surtout, éducatif de l'impératrice, responsable de nombreux
Instituts et l'une des organisatrices de l'instruction des filles en Russie, mérite
aussi d'être étudié. Son intérêt pour les arts, qu'elle pratiquait, sa correspondance
avec d'éminentes personnalités russes ou étrangères permet, en outre, de mieux
cerner les courants de culture et de sensibilité en Europe au tournant du
XIXe siècle. Enfin, le Palais de Pavlovsk, près de Saint-Pétersbourg, fondé par ses
soins, demeure un des chefs-d'oeuvre du patrimoine russe.
À tous ces titres, une biographie de Maria Féodorovna en son temps est une
contribution intéressante à l'Histoire de l'Europe à l'époque moderne.
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