Allemande en lutte contre Hitler, Margarete Buber-Neumann échappe
aux nazis en se réfugiant à Moscou, en 1935.
Communiste rebelle, insoumise à Staline, elle comprend et dit, 20 ans
avant les autres militants, que ce régime-là est un communisme dévoyé,
falsifié par la propagande du Parti. Elle en paie chèrement le prix par une
déportation en Sibérie.
Quand elle se croit libérée après deux ans de Goulag, elle est livrée
aux Allemands par les soviétiques. D'une police à une autre, la Gestapo
s'abat sur elle, lui infligeant une détention à Ravensbrück cinq ans durant.
Elle devient ainsi la seule - sinon l'une des rares - à connaître les affres
concentrationnaires sous les deux totalitarismes. Elle en dressera le
parallèle dans son oeuvre.
En 1949 elle apporte son témoignage incontestable sur l'existence des
camps en URSS. Par la véracité de ses propos elle vient récuser ceux
des intellectuels de la gauche française qui appliquent la règle non écrite :
on ne critique pas l'Union soviétique ; on n'affaiblit pas le Parti censé
défendre les ouvriers en France.
Rescapée non broyée, survivante parmi les monceaux de cadavres,
elle conserve l'idéal de changer le monde pour un autre, meilleur. Même
si ce n'est qu'un rêve stupide.
Elle est de cette nature exceptionnelle qui fait face aux périls, aux revers,
aux déceptions. Tantôt encouragée par l'espoir ou accablée dans l'affliction,
quelquefois exaltée par la joie, souvent tourmentée dans l'angoisse,
ainsi parvient-elle à l'inatteignable : vivre dans la vérité.
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