Marengo, le Premier Consul victorieux
En 1799, la situation en France est devenue difficile tant sur le plan politique que militaire. Les généraux en chef se sont succédés les uns aux autres dans le commandement des différentes armées et notamment à celui de celle d'Italie qui a changé treize fois de chef depuis le départ de Bonaparte, deux ans plus tôt. Depuis longtemps livrés à eux-mêmes, sans contrôle du gouvernement, les généraux ont bien souvent mené leurs propres conquêtes sans plan d'opération général et sans véritable coordination de mouvement entre eux.
Dans le même temps, s'est formée une seconde coalition contre la France : aux Anglais déjà combattus en Egypte et en Méditerranée se sont joints Autrichiens, Napolitains, Ottomans et Russes. Déjà maîtres des mers, les coalisés ont infligé une série de défaites militaires aux armées du Directoire. Pendant ce temps, après avoir été tenu en échec à Saint-Jean d'Acre, et n'ayant plus rien à espérer en Egypte malgré son dernier succès à Aboukir, Bonaparte laisse le commandement de l'armée d'Egypte au général Kléber et rentre en France, persuadé que le sort de la République est en train de se jouer. Débarqué à Fréjus le 9 octobre 1799, Bonaparte qui suscite enthousiasme et admiration parmi les populations rencontrées remonte jusqu'à Paris où il est accueilli avec bienveillance; général « invaincu », sa popularité est sans égale depuis la campagne d'Italie de 1796. Durant un mois il noue des relations avec les hommes politiques du moment. Le politicien Sieyès qui souhaite renverser le Directoire dont il est l'un des membres voit en lui l'officier général en vue dont il a besoin pour être en mesure, le moment venu, de commander à la garnison de Paris.
Fort de ce soutien militaire et avec la duplicité du Conseil des Anciens, le coup d'état du 18 brumaire an VII (9 novembre 1799) mène les anciens directeurs Sieyès et Roger-Ducos au gouvernement comme Consuls aux côtés de Bonaparte, Premier Consul. Ce dernier ne tarde pas à confisquer le pouvoir à son profit. La Révolution française s'achève mais ses idées et principes demeurent, semblant même s'accommoder de ce nouveau pouvoir. Le Consulat jette rapidement les bases de nouvelles structures administratives, financières et politiques. Bonaparte s'installe aux Tuileries suscitant déjà mécontentement et jalousies parmi certains généraux et hommes politiques. La suite va se jouer de nouveau en Italie.
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