Cet essai n'envisage du sport que ses activités élémentaires, marcher, courir, nager.
Il ne constitue une étude ni historique, ni sociologique, ni psychologique du sport.
Il se consacre à en dégager sa portée philosophique, métaphysique. Il s'agit de saisir
le sens («spirituel», si l'on veut) qui se trouve être immanent aux exercices corporels
et qui rend raison de la joie ou «jouissance» qui leur est inhérente. Si bien
qu'il apparaîtra que les sports contemporains dits de «glisse» se trouveront constituer
la ligne hégémonique qui traversait déjà les sports anciens quand ils parvenaient
à leur accomplissement interne (et qui n'a rien à voir avec les records ou les
exploits).
Le sens le plus haut et le plus beau du sport ne réside ni dans les victoires dans
les compétitions, ni les honneurs d'être champion, ni dans les prix et les récompenses,
mais en lui-même. On montre que son sens et sa jouissance propres résident
dans un affect spécifique, le sentiment d'indéfinitude, affect ressenti dans et
par la ligne de fuite qui entraîne le corps sportif quand il est porté à son excellence
propre.
Pour soutenir ce propos, des auteurs sont convoqués, dont principalement Rousseau
et Rimbaud. Mais ceux-ci se voient doublés d'une étude analytique qui présente
une description interne de l'agencement formé par le corps sportif dans son
rapport aux Eléments (Mer, Terre, Vent...) aussi bien dans la marche, la course que
dans la brasse ou le crawl... Que, selon la dimension spirituelle ainsi dégagée, les
exercices élémentaires s'avèrent constituer un «service divin» (Nietzsche), ne provoquera
donc pas une trop grande surprise - surtout si l'on prend soin de bien distinguer
ce nouveau mode éthique d'existence de la religion et de ses rites - mais
se validera d'une évidente crédibilité.
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