Au début des années trente, le succès populaire de Marcel
Pagnol n'a pas plu à tout le monde. Certes, la presse traita
le film Marius sans trop de méchanceté, mais accusa
Pagnol de faire du théâtre filmé, de ne rien comprendre
au cinéma et même d'être dangereux pour le cinéma pur. En fait, le
cinéma parlait et certains en parlaient comme s'il ne parlait pas, alors
que pour Marcel Pagnol, l'affaire était dans le sac, le cinéma audiovisuel
avait les qualités de l'écriture quasi définitive et le potentiel d'un autre
commencement de l'art dramatique.
Pour lui, la beauté de ce cinéma, sa noblesse, «c'est de pouvoir réaliser,
avec des procédés nouveaux d'une miraculeuse richesse, l'oeuvre immatérielle
du savant ou du dramaturge». Henri Agel, Jean Renoir, André
Bazin, Orson Welles, Jean-Luc Godard, Les cahiers du cinéma l'ont célébré
comme un maître, tout comme un inventeur, et pour Christian
Metz, Marcel Pagnol échappa seul au paradoxe du cinéma parlant. Ce
livre veut se placer dans le prolongement de ces témoignages au regard
de l'oeuvre et de la conviction vécue d'un homme dont les intuitions
ont souvent eu le parfum d'une vérité à l'instar de ce ton nouveau que
la télévision pourrait donner, d'après lui, à la dramaturgie et surtout le
véritable direct : «Lorsque les avants de Mont-de-Marsan enfoncent
la mêlée adverse ou que le grand Albaladejo tente un drop, je partage
l'enthousiasme ou l'angoisse de Roger Couderc... Je participe à une action
dont j'ignore le dénouement».
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