Manifeste déiste d'un psychanalyste juif
L'influence des religions, en particulier sous une forme intégriste voire sectaire, et les limites des athéismes associés à des sociétés totalitaires relancent la question de Dieu dans le monde contemporain. Depuis Freud, « juif infidèle », comme il se définit, jusqu'à Lacan, pour qui la « religion vraie » c'est la catholique, la question de la religion, de la religiosité mais aussi de la fonction psychique et sociale de Dieu traverse la psychanalyse à partir du fondement de la relation à l'Autre, qu'il soit imaginairement incarné par la Mère, le Père, le grand Amour ou toute autre figure mythique dont Dieu.
Jean-Jacques Rassial associe cette figure de l'Autre, restée énigmatique chez Lacan, au Dieu paradoxal des juifs, conçu comme irrémédiablement à la fois immanent et retiré du monde. Dieu serait alors le nom de l'Autre en tant qu'il n'a pas besoin d'existence ni de présence et sans incarnation possible.
En suivant la tradition juive, en particulier selon l'approche de la Kabbale et certains penseurs juifs, de Spinoza à Hans Jonas en passant par Adolphe-lsaac Crémieux et Mordecaï Kaplan, l'auteur développe une conception déiste, donc ni religieuse ni athée, issue du judaïsme, qui serait pertinente pour penser le statut de l'Autre et de l'altérité dans la psychanalyse. Loin d'un athéisme totalitaire autant que d'une supposée religiosité, elle permettrait de concevoir une laïcité proposée aussi aux héritiers d'autres traditions.
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