Nous nous sommes longtemps posé la question.
Nous avons débattu, nous nous sommes écharpés, certains d'entre nous ont même menacé de démissionner ! Mais après des semaines de conférences de rédaction enflammées, mettant Rockyrama au bord d'un précipice sans fond, nous avons tranché : évidemment nous allions interviewer Marshall Brickman. Cet homme qui a commis le scénario du chef-d'oeuvre Manhattan, de Annie Hall, ou encore du pilote du Muppet Show. L'heure était grave.
Mais voilà 40 ans déjà que le film éclairé par la légende Gordon Willis fait office de mètre étalon de la comédie américaine. Il était donc nécessaire, logique, naturel, en tant qu'amoureux de cinéma, que nous laissions la parole à l'un des meilleurs scénaristes américains. Parce que le film le méritait, et bien au-delà, le cinéma en avait plus que jamais besoin. À l'heure où les faits divers, aussi graves et condamnables soient-ils, masquent et tendent à effacer petit à petit le travail d'indispensables artistes comme Marshall Brickman.
N'éteignons pas toutes les lumières, il fait déjà bien assez sombre.
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