« Pauvres banquiers ! Pauvres économistes ! Ce n'est pas eux qu'on applaudirait depuis sa fenêtre ou son balcon ! Aux économistes, on reproche de n'avoir jamais prévu les crises. Aux banquiers, d'en être responsables, par trop d'aveuglement ou de cupidité. Dans ce procès qu'on fait en permanence à leurs collègues, donc aussi à eux-mêmes, le livre de Jacques Beyssade et Cristina Peicuti donne la parole à la défense. Par susceptibilité corporatiste ? Non pas, mais pour essayer de comprendre et d'agir. Ils ne nient d'ailleurs pas la pertinence, parfois ou souvent, de ces reproches. Mais ils essaient d'analyser les comportements ou les erreurs qui ont pu les susciter, comme les changements qui permettraient à leurs deux corporations, et dans un avenir proche, de contribuer plus efficacement au bien commun. [...] L'ouvrage qui suit en pointe plusieurs, dont certains sont accentués par la crise et dont tous lui survivront : "nationalismes exacerbés, creusement des inégalités, frénésie de projets inutiles", sans oublier ce qui est sans doute le plus inquiétant de tous, la crise écologique et le dérèglement climatique qui en résulte. Cela n'empêche pas de chercher ce que les deux auteurs appellent, à la façon des Anciens, "une croissance saine dans un monde sain", voire "un chemin de croissance heureuse, saine et durable".»
André Comte-Sponville
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