Soixante-dix ans après la création d'Israël, les pères fondateurs se retrouveraient-ils dans le grand récit que porte aujourd'hui Benjamin Netanyahou ? Jean-Pierre Filiu offre ici une réflexion historique sur la longue durée du sionisme et sur l'expérience de Bibi aux commandes d'Israël. Une longévité remarquable qui emprunte force détours et travers.
Israël va vivre en 2019 deux élections générales, à quelques mois d'intervalle, du jamais vu dans l'histoire du pays. Les pères fondateurs du sionisme auraient bien de la peine à se retrouver dans l'actualité israélienne, marquée par les scandales à répétition et des polémiques d'une brutalité inouïe. Le grand artisan de ce détournement est Benyamin Netanyahou, en passe de battre le record de longévité de David Ben Gourion à la tête du gouvernement de l'État hébreu.
Jean-Pierre Filiu éclaire ce processus de régression démocratique par une réflexion historique sur le sionisme. Dans ce livre qui fera date, il démontre la manière dont les thèses longtemps minoritaires de Zeev Jabotinsky (1880-1940) se sont imposées en lieu et place du travaillisme des pionniers d'Israël. Il décrit comment cette main basse sur Israël s'accompagne aujourd'hui de la fin du rêve sioniste : Netanyahou a choisi de s'appuyer sur les religieux ultraorthodoxes contre toutes les autres familles du judaïsme ; il n'hésite pas à jouer aux États-Unis les fondamentalistes chrétiens contre la communauté juive ; il va jusqu'à encourager, comme en Hongrie, des campagnes à relent antisémite.
Un autre Israël demeure néanmoins possible, mais il lui faudra se réconcilier avec lui-même et avec la diaspora avant de rouvrir l'horizon de la paix avec ses voisins arabes.
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