Le règne de Louis XIV se divise en trois périodes dominées par trois influences, - trois étoiles, - trois femmes.
La première est l'époque de la galanterie semi-espagnole, semi-française. Elle se personnifie dans mademoiselle de La Vallière. Celte royale passion est un roman de coeur avec le cloître pour dénoûment. On était encore dans l'âge de la chevalerie, on renouvelait avec éclat la poésie héroïque du moyen âge. Le point d'honneur, les cours d'amour, les aventures de cape et d'épée, avaient laissé des traditions qui n'étaient point perdues. Les sentiments quintessenciés parfumaient encore les volumineux romans de mademoiselle de Scudéri. Bérénice devint l'écho suave et harmonieux du temps ; le Cid en était l'exemple mâle et coloré. C'était la jeunesse, c'était l'aurore.
La seconde période du règne se représente par madame de Montespan, une folle et vaillante femme, qui monte hardiment à cheval, qui accouche en riant, et qui se réjouit d'être reine par la grâce de l'Amour. Avec elle s'ouvre l'épopée militaire, l'ère de la conquête. Le jour incline vers le matérialisme du coeur, vers le paganisme des sentiments. Bossuet a beau tonner du haut de la chaire chrétienne : sa grande voix applaudie ne saurait arrêter le grand siècle qui court éperdu vers la gloire à travers les aventures galantes. C'est l'âge de l'action, de la maturité, de la force : tout cède au roi victorieux, les citadelles et les femmes.
La troisième et la dernière partie du règne se résume dans madame de Maintenon.
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