Critique de l'Otan en état de « mort cérébrale », opposition violente au président turc Erdoğan, tentative de rapprochement avec la Russie... Après avoir réussi un blitzkrieg à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu renverser l'échiquier international. Sous la Ve République, la politique étrangère est un domaine réservé du chef de l'État. Mais Emmanuel Macron a poussé à l'extrême cette particularité française au sein des démocraties. Adepte du pragmatisme et de l'efficacité, il a souvent agi seul, et a multiplié les coups en contournant les administrations, notamment le ministère des Affaires étrangères, et en s'appuyant sur de petites équipes ad hoc.
Les résultats de cette méthode sont mitigés. Il a scellé la réconciliation avec le Rwanda et fait bouger les lignes en Afrique ; il a aussi donné une nouvelle impulsion à l'Europe, malgré les désaccords profonds avec l'Allemagne. Mais la politique de rapprochement avec la Russie a été un échec ; la France s'est aliéné une partie des pays d'Europe centrale et orientale, et n'a pas réussi à reprendre la main au Moyen-Orient. La plupart de ces revers sont dus au fait que la France ne peut plus, seule, exercer son influence dans le monde.
C'est la principale faiblesse d'Emmanuel Macron : ne pas savoir s'appuyer sur ses partenaires pour créer du consensus. Alors que la France vient de prendre la présidence de l'Union européenne, c'est surtout sur son bilan européen qu'il sera jugé. Et l'histoire n'est pas encore écrite.
Une analyse passionnante de la politique étrangère d'Emmanuel Macron, bourrée d'anecdotes, de révélations et d'entretiens, notamment avec le président lui-même.
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