Peggy Guggenheim, pour tous les amateurs d'art moderne,
c'est un nom prestigieux. Grâce à sa fortune, une jeune
femme sans complexes, avide de tous les plaisirs et à la
recherche d'un bonheur qu'elle ne trouve pas, se prend
d'un goût effréné pour l'art de son siècle : le cubisme, l'art
abstrait, le surréalisme deviennent ses passions dominantes.
Guidée par Marcel Duchamp, elle se constitue une exceptionnelle
collection de peintures et de sculptures qui,
maintenant présentée au public dans son palazzo de
Venise, attire le monde entier.
Dans ses Mémoires, Peggy Guggenheim raconte, avec une
franchise totale, ses délirantes années de jeunesse
d'Américaine très fortunée, à New York, Londres et surtout
Paris, mais aussi dans toute l'Europe. Si elle vécut à bride
abattue, voyageant, aimant, buvant, dansant, traînant avec
elle maris, enfants, chiens, gouvernantes, amis, amants, elle
n'oublia jamais de protéger, d'aider, de promouvoir ceux
qui renouvellent le monde des arts.
De Picasso à Tanguy, Ernst, Arp, Léger, de Brancusi à
Giacometti, Laurens, Calder, de Beckett à Joyce, Breton,
Eluard, elle les a tous connus, souvent intimement. Elle les
a reçus, hébergés, aidés à vivre.
Dans la seconde partie de son livre, elle commente tout
ce qu'elle fit, dans son palazzo où s'acheva sa vagabonde
existence, pour que l'art moderne soit partout reconnu et
convoité.
Et lorsque Venise la salue comme la «dernière dogaresse»,
c'est à son enthousiasme, à son goût, à sa générosité et aussi
à sa témérité qu'elle rend hommage.
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