Que représente aujourd'hui le mouvement de la négritude? La réappropriation des «poupées noires», à laquelle appelait le Guyanais Léon Gontran Damas, compagnon de Senghor et de Césaire, est-elle encore à l'ordre du jour? L'héritage culturel, oral, d'une grand-mère bantoue devient-il suranné en ces temps de «mondialisation» et de «globalisation»? Faut-il, pour féconder sa création, cultiver son, ou ses, identité(s)? La francophonie constitue-t-elle un fructueux apport ou un obstacle à l'entreprise? Que signifie le métissage?
Autant de questions que se pose Henri Lopes, en proposant des réponses qui ne ressortissent ni au domaine de la philosophie ni au domaine de la politique mais à celui de la création littéraire en ayant à l'esprit la singularité de la situation du continent noir. Des réponses en forme de «simples discours» pour le dire avec Paul-Louis Courier.
Mais en nous éclairant sur les origines de la plus jeune des littératures, celle du continent le plus ancien, l'auteur s'adresse aussi à tous les écrivains et aux lecteurs de tous les continents.
«J'écris pour dépasser ma négritude et élever ma prière à mes ancêtres les Gaulois; Gaulois de toutes les races s'entend, de toutes les langues, de toutes les cultures. Car c'est pour moi que Montaigne s'est fait amérindien, Montesquieu persan et Rimbaud nègre. C'est pour m'aider à déchiffrer l'Afrique que Shakespeare a fait jouer ses tragédies, que Maupassant m'a légué ses nouvelles.»
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