À quoi sert la littérature ? se demandait naguère Jean-Paul Sartre. À quoi sert ma bibliothèque ? s'interroge aujourd'hui Cécile Ladjali, lectrice au goût traditionnel assumé, qui est aussi l'auteur de fictions résolument modernes. Pour répondre à cette question qui engage sa vie même, elle conduit son lecteur à travers le labyrinthe des milliers d'œuvres qui occupent ses rayonnages : elle l'attire dans l'intimité de son va-et-vient entre lecture et écriture et scrute avec lui les interactions secrètes entre ces œuvres et ses propres textes en cours d'élaboration.
En professeur exigeante et généreuse, elle nous aide à déchiffrer l'extrême contemporain à travers le prisme des textes fondateurs, invitant à interroger, avec des auteurs aussi variés que Montaigne ou Hannah Arendt, Baudelaire ou Paul Celan, le temps présent à travers le langage, poussant l'étudiant et le lecteur à s'installer à son tour à la place de l'écrivain.
En héritière de Proust, elle oppose à notre présent fait d'immédiateté, de vitesse, du sens le plus littéral qui soit, la fiction qui nous oblige à déplacer notre point de vue, à penser le dédale des formes et du sens.
Un véritable chant d'amour à la littérature.
Cécile Ladjali, née en 1971 et d'origine iranienne, enseigne la littérature à la Sorbonne Nouvelle. Auteur de Mauvaise langue (Seuil, 2007), un essai qui lui a valu le prix Fémina pour la défense de la langue française, elle écrit également des romans parmi lesquels Shâb ou la nuit (Actes-Sud, 2013) est le plus récent.
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