En ce début de XXIe siècle, le terme utopie est pour beaucoup
l'expression d'une vue de l'esprit irréaliste quand il ne porte pas la marque
de l'insupportable et de l'inacceptable. Un certain nombre d'utopies
réalisées furent des échecs. Tel est le constat porté sur le siècle qui vient
de s'écouler. Mais les utopies sont-elles mortes, comme on s'est empressé
de le déclarer ? Ce serait faire abstraction de l'évidence : l'homme ne peut
vivre sans utopie. Il ne peut se satisfaire de ce qu'on lui impose, surtout
lorsque ce qui s'impose à lui ne répond pas à ses nécessités, ne satisfait
pas ses besoins. L'homme en réalité est toujours en quête d'utopie. La
raison en est que l'utopie est inséparable du réel et du vécu. Elle n'est pas,
contrairement à l'idée reçue, l'irréel ou le rêve, mais un espoir chevillé à
la vie, une lueur dans la pénombre du quotidien, le désir qui s'insinue dans
le politique...
Quelles sont les relations que l'art entretient avec l'utopie ? Comme
plusieurs textes de ce volume le montrent, l'art non seulement n'est pas
étranger à cette notion, mais il en est inséparable au point d'en être souvent
l'expression. A bien des égards et dans bien des cas, l'utopie semble
s'incarner dans l'art.
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