En situation d'extrême privilégié, l'universitaire, fleuron de l'intelligence nationale, n'est pourtant pas forcément un homme (une femme) heureux : comme en témoignent les auteurs de cette dissection (très drôle) de sa vie professionnelle, qu'il doive enseigner, diriger des travaux, en produire, être évalué, se charger de tâches administratives diverses et croissantes, etc., il est soumis à bien des déboires et insatisfactions, voire à des attitudes... bêtes. Dans un essai que ne renierait pas David Lodge, l'Universitaire est saisi dans tous ses états.
Toute action, au départ habile ou avisée, peut produire de la bêtise. Toute pensée, si intelligente soit-elle, peut, en se pétrifiant, en se répétant ou en déclinant, devenir bête. Car la bêtise n'est pas une essence : elle est incluse à l'état latent dans tout geste et toute posture, finalement réveillée par on ne sait quoi : la répétition ? le seuil d'incompétence ? la volonté de plaire ? la mauvaise foi ? Peut-être simplement par ce moment où, paresse ou habitude, on arrête de penser ce qu'on fait, ce qu'on croit.
Dans cette collection, des écrivains nous rappellent qu'il n'existe pas de remède définitif à la pétrification de la pensée et que tenir la bêtise à distance exige de constants exercices de vigilance. Leurs essais sont moins des pamphlets que des avertissements et des appels à la responsabilité intellectuelle. Des sortes de « coins » dans la pensée contemporaine. De stimulants éloges de la liberté d'esprit.
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