Les lecteurs des Utopies réalisables pourraient s'étonner de retrouver ici Yona Friedman en arpenteur de galaxies, aux prises avec des questions de métaphysique cosmique, d'espace-temps ou de planètes errantes dans quelque éther composé de « granules d'individualité ». Mais, à se rapprocher au plus près de cet univers erratique, on réalise que l'on est en présence d'une même « vision du monde » qui préside à l'ensemble de son oeuvre, depuis L'architecture mobile (1958) jusqu'à L'humain expliqué aux extraterrestres (2016). Qu'il s'agisse de ses réflexions sur l'architecture et la ville, sur la manière d'habiter la terre ou de construire une « communauté », l'absolue liberté qui est ici à l'oeuvre reflète et réfléchit cette erraticité cosmique des éléments qui constituent l'univers, ne se pliant finalement qu'à la seule loi qui tienne, une fois qu'on les a éprouvées toutes : celle de n'obéir à aucune loi.
Ainsi L'univers erratique, pour qui veut bien le lire dans cette perspective, est le « ciel » de cette utopie concrète qu'à dessinée Yona Friedman pour ses contemporains et pour les générations à venir, augurant qu'elles viennent à temps.
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