Lumière blanche, ombre noire
« C'est l'esprit de l'architecture qui dit que l'architecture n'existe absolument pas... voilà ce que dit l'esprit.
Il ne connaît ni style ni méthode. Il est disposé à tout. Et ainsi, l'homme doit cultiver cette humilité qui consiste à offrir quelque chose, à faire une offrande à l'architecture. Un architecte fait partie de ce trésor de l'architecture auquel appartiennent le Parthénon, le Panthéon, les grandes oeuvres de la Renaissance. Toutes ces choses appartiennent à l'architecture et la rendent plus riche, ce sont des offrandes. »
La main de Louis I. Kahn, qu'elle balaye l'espace, dessine au tableau noir ou rythme ses paroles posées comme les vers d'un poème, est le symbole de l'attachement de l'architecte pour l'enseignement et la transmission. Tout au long de sa carrière, il n'aura jamais renoncé à ces « conversations » et conférences qui constituent désormais un important corpus d'écrits théoriques.
Au cours de l'une de ses toutes premières rencontres avec des étudiants, à l'école d'architecture de la Rice University à Houston en 1968, Kahn aborde déjà l'essentiel des grands thèmes qui vont marquer son oeuvre : la lumière, les volumes, les espaces et leurs connexions, une approche personnelle de la programmation, une ouverture sur l'histoire et la culture populaire, et en fin de compte la remise en question de la profession d'architecte.
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