Freud était à la fois psychanalyste et lecteur : La Gradiva de Jensen lui sert
d'illustration clinique et Hamlet inspire sa théorie du refoulement. Il nourrit son
oeuvre de littérature ; mais lire et entendre n'est pas écrire : il ne s'est jamais
aventuré vers la fiction. Psychanalyste, Michel Schneider est aussi romancier
et nul n'a mieux ni plus étudié que lui, et de l'intérieur, les rapports - affinités
et irréductibles différences - entre écriture et psychanalyse.
Les chapitres de ce livre ouvrent chacun des perspectives psychanalytiques sur
le masochisme, la psychose, la perversion... La littérature est un prisme qui
révèle le spectre de situations psychiques étranges, des affres de l'analyste
confronté à ses patients et à lui-même, ou de l'angoisse de l'écrivain. Pessoa,
Proust, Schnitzler, Nabokov, Henry James apparaissent ici comme les protagonistes
omniprésents de la pratique psychanalytique de Michel Schneider.
Entendre ce que l'on lit et lire pour entendre.
Michel Schneider évoque ici les trois instances auxquelles sa vie intellectuelle
a été soumise : le pouvoir, la littérature, la psychanalyse. Il aurait pu ajouter la
musique... Son oeuvre est aujourd'hui considérable. Il décrit la littérature comme
un exercice contraignant. Son dernier roman Comme une ombre, publié chez
Grasset, est né de la contrainte du souvenir. De la psychanalyse, il a montré la
nécessité mais aussi les hasards et les dérives. Ce livre en témoigne, ainsi que
son Lacan, les années fauves, publié dans cette même collection.
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