La Cour de Louis XV, à l'image du monarque, souffre toujours de l'image négative d'un microcosme parasitaire livré aux intrigues qui paralysent le pouvoir, et au libertinage qui le discrédite. Le roi est traditionnellement désigné comme le premier responsable de cette situation, parce que, tout en maintenant les usages et l'étiquette, il les aurait vidés de leur sens en se ménageant une vie de simple particulier à l'abri de la représentation officielle. Avec lui, débuteraient l'inexorable «automne de la Cour» et le déclin du courtisan comme modèle social, provisoirement occultés par les années Pompadour.
Cet essai propose une réévaluation de ces idées reçues. Il veut montrer comment Louis XV mit en œuvre une stratégie de contrôle de sa Cour qui innovait dans la continuité louisquatorzienne, résultat à la fois d'une idiosyncrasie et d'une volonté d'équilibre entre les groupes de pression. Plutôt que d'envisager ce long règne dans son intégralité, l'auteur privilégie les années-tournant du règne (la décennie 1750) et concentre son attention sur quelques épisodes dans leur rapport à la cour, n'hésitant pas à décortiquer l'anecdotique comme porteur d'une signification plus générale.
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