Louis Bouilhet, l'ombre de Flaubert
« Voilà un homme, ce Bouilhet » s'écrie Flaubert ; c'est le même personnage que Maupassant proclame « son maître » ! Qui est-il donc ce Louis Bouilhet qui, un jour d'automne de 1849, à Croisset, ose dire à son ami Gustave Flaubert de jeter au feu la première version de La Tentation de saint Antoine, et aussitôt après, lui suggère de s'intésser à un fait divers local qui deviendra Madame Bovary ?
Les deux hommes se connaissaient depuis les bancs du collège, avant qu'une solide amitié les unisse pendant près d'un quart de siècle. Ils finiront par se ressembler, même physiquement ! Tous deux se vouent à une carrière d'écrivain et, pour parfaire leur art, s'épaulent et se complètent.
La postérité a couronné Flaubert et oublié Bouilhet, le reléguant à n'être que l'ombre de son ami. Qu'importe, si la présence du second a contribué à la gloire du premier. « Aucune vie cependant, affirme Gustave, ne méritait plus que la sienne. » Louis était, avoue-t-il encore, « celui qui voyait dans ma pensée plus clairement que moi-même. »
Garçonnet studieux, étudiant pauvre, mais libre, Louis Bouilhet est un authentique poète et un ami fidèle. Cany-Barville, Rouen, Croisset, Paris, Mantes : autant d'étapes dans l'existence de ce poète, auteur dramatique qui, selon Zola, « aurait dû naître vingt ans plus tôt » !
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