C'est une flèche qui vibre, vole et s'envole encore. Vers
un havre lointain où le miel se butine et s'embrasent les corps.
L'amour est en fin de monde. Nagasaki : l'abeille y darde ses
rayons. Fleur est offrande aux démentes lèvres. Infini l'essor,
sans bride les ciels où s'aiguisent les promesses. Le cantique se
scande à trois temps, quand l'haïku aux dix-sept pieds se prend
pour un mille-pattes, tant sa hâte est grande à poser au zénith.
L'amant ici est hors d'ailleurs, tamisant les sables, tout mystère
dévoilé, forant la nue, digue submergée. Il sait qu'au-delà des
fronts, en terre de nulle part, se tapit l'aimante, l'acmé...
Mais le temps est un méchant. À l'efflorescence,
succède, fatale, la fanaison. Rose au matin, pourpre à midi,
vidée de sève en spirale déchue. Toute fleur bue, spasme
dévoyé. Cris en terme, cristaux noirs voilant l'ardent obi. Et
le barde dévalant en crise comitiale. Mais où m'est Kumiko,
l'éternellement belle, noyée de flou, désir fou, ô ma halte
délétère... ? Ci-gît l'orpailleur.
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