La question de l'initiation du magicien dans les sociétés dites primitives est une des premières que la science comparée des religions ait posées. Les pionniers de l'anthropologie et de l'ethnologie religieuses, ont rassemblé à son propos un nombre assez considérable de documents : les deux premiers parce que ce fait se présente fréquemment sous la forme de phénomènes d'extase et de suggestion ; l'autre, parce que la fonction de magicien et celle de médecin coïncident souvent, l'entrée dans la carrière magique l'intéressait forcément.
Il est très remarquable qu'un fait aussi connu ait été presque perdu de vue, lorsqu'on a tenté, dans ces derniers temps, de faire une théorie de la magie. Que la plupart des rites magiques aient été pratiqués, dans des sociétés primitives, par des magiciens qualifiés, initiés régulièrement à leur art, c'était un fait de la plus haute importance ; mais ce fait allait directement contre tout système où, sans tenir compte des phénomènes sociaux, de la crédulité publique, de la notion collective du pouvoir magique, on tentait d'expliquer la magie comme une simple application, quasi technique, des lois, quasi scientifiques, de la sympathie...
Nous sommes assez mal renseignés sur les formes précises que revêt la notion du pouvoir magique dans la plupart des sociétés australiennes. Tout ce que nous savons, mais nous ne le savons avec certitude, par des témoins presque unanimes, c'est que toutes attribuent à certains hommes une puissance mystérieuse. La présence de ce pouvoir a d'ordinaire pour signe matériel une substance magique, contenue dans le corps du magicien, ou tout au moins dans son sac-médecine ou, à la rigueur, tenue au secret.
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