La question des origines a longtemps occupé une place centrale dans les travaux des étruscologues, qui se sont traditionnellement divisés entre partisans de la thèse migratoire et de la thèse autochtoniste. Ce n'est plus le cas de nos jours, depuis que M. Pallottino a montré que la façon dont le problème était posé simplifiait abusivement le processus de la naissance d'un peuple, qu'on ne peut jamais rapporter à une origine unique, mais qui est toujours le résultat de la combinaison d'éléments divers. Mais pourquoi la question a-t-elle eu une telle importance dans l'histoire des études sur les Étrusques ? La réponse doit être cherchée dans la manière dont elle a été posée dans l'Antiquité : lorsque Hellanicos, Hérodote, Denys d'Halicarnasse ont avancé des vues déjà divergentes sur les origines de le peuple, faisant d'eux soit des Pélasges arrivés de Thessalie, soit des colons venus de Lydie, soit une population indigène de la péninsule, celles-ci n'avaient rien d'une enquête scientifique, mais traduisaient des prises de position vis-à-vis des Étrusques, relevaient donc de l'idéologie plus que de l'histoire. Le débat antique, que D. Briquel a étudié à travers les trois ouvrages ici réunis, explique le poids que cette problématique a eu chez les Modernes, qui l'ont poursuivi dans les mêmes termes.
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