D’un bout à l’autre des lais qui lui sont attribués, Marie de France, en la seconde moitié du XIIe siècle, soutient qu’elle s’inspire de lais bretons, aussi bien de Petite que de Grande Bretagne. Les spécialistes ont hésité : est-ce la réalité, est-ce une simple mode littéraire ? La recherche comparative mettant les lais en regard des textes médiévaux en langue celtique confirme qu’il s’agit bien d’une réalité : pour chacun des lais de Marie de France, ce sont des littératures de langues celtiques, soit du Pays de Galles, soit d’Irlande, qui fournissent les parallèles les plus rigoureux. Et ces textes irlandais et gallois sont en règle générale antérieures à l’œuvre de Marie de France. Comme celle-ci évoque des lais de Petite Bretagne, et qu’elle donne aux personnages souvent des noms bretons, qu’elle emploie même occasionnellement des termes bretons, l’étude conclut sur une littérature bretonne perdue, parce que non écrite, et qui comprenait un légendaire aussi riche que l’Irlande et le Pays de Galles contemporains. C’est là que Marie de France a puisé son inspiration.
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