De nouveaux bénévoles investissent les associations caritatives. Ils cherchent à mettre en œuvre une forme de participation civique et à atteindre une "réalisation de soi". Les convictions de ces volontaires sont souvent ignorantes du champ social dans lequel ils interviennent, qu'il s'agisse de l'association qui les accueille et de son projet ou des réseaux d'intervenants divers. Cette situation constitue, pour les associations caritatives, un défi important auquel elles ne semblent pas préparées. Les dirigeants de chacune d'entre elles pensent en effet que les volontaires sont là pour mettre en œuvre leur projet. Deux éthiques de convictions (Weber) se côtoient sans vraiment se rencontrer.
L'auteur illustre ce phénomène général par l'analyse détaillée de la collaboration des responsables et des accompagnateurs scolaires au Secours Catholique. Développant les théories de J. D. Reynaud, il montre que deux régulations peu compatibles se rencontrent. Pour cela, il mobilise plusieurs sous-disciplines : sociologies de la jeunesse, de la famille, du bénévolat, etc.
Cette étude met en cause le concept même d'organisation. En utilisant la notion de champ d'action organisée (Friedberg), l'auteur montre que les bénévoles et les responsables sont aussi éloignés les uns des autres qu'ils le sont des travailleurs sociaux et des enseignants.
Ce travail constitue un apport aux recherches sur l'action collective organisée. Une forme inédite de participation des citoyens se développe. Le champ des politiques publiques et le champ civique sont ainsi travaillés par une nouvelle donne que les décideurs politiques, institutionnels ou associatifs doivent prendre en compte sous peine de voir la participation citoyenne se développer sans tenir compte des structurations préexistantes.
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