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La Loreley n'est pas, contrairement aux idées reçues, une
légende. Elle est devenue un mythe «littérarisé» suite aux
diverses variations de Clemens Brentano et des nombreux
écrivains qui l'ont imité.
L'édition originale, jamais rééditée ni colligée dans aucun
recueil de contes de Lorrain - ce qui est pourtant
pratique courante chez cet écrivain, est presque un inédit.
Aussi, à notre connaissance, presque aucun essai critique
consacré à Lorrain ne mentionne sa Loreley.
L'unique édition, qui nous sert de référence, est la
suivante : Loreley, illustrations en couleurs de Calbet,
Marold et Mittis, Paris, Librairie Borel, collection «Lotus
Alba», 1897. Il s'agit d'une collection luxueuse, vraiment
très onéreuse pour l'époque, déjà destinée à un public de
connaisseurs et de bibliophiles. Il n'a été tiré de cet ouvrage
que 57 exemplaires numérotés sur papier du Japon, 26
exemplaires numérotés sur papier de Chine. Naturellement,
le texte est rompu aux tropismes, à l'ethos comme à l'episteme
décadents, tant et si bien que Lorrain nous livre une Loreley
corrompue et dévoyée, inféodée à cette fin-de-siècle qui
abhorre la candeur et les niaiseries ; une Loreley devenue
un monstre de luxure, une nouvelle victime innocente
pour laquelle les hommes versent leur sang en vertu de son
incroyable et irrésistible beauté. C'est que la Décadence
s'emploie à dénaturer le Romantisme : de l'initial chaste
récit, Lorrain en altère les lois du genre, fait violence aux
attendus, en déforme le registre.
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