Le crime comme déviance inquiète depuis le XVIIIe siècle citoyens et gouvernants. Succédant à la résignation avec laquelle les populations accueillaient la violence depuis le Moyen âge, le «sentiment d'insécurité» devient au XIXe siècle un construit social. L'avènement du suffrage universel confère pour la première fois à la question de l'ordre public une dimension politique aux yeux des notables au pouvoir. Comme le remarquait Tocqueville, on ne tolère plus en démocratie les mêmes atteintes aux valeurs protégées que dans l'Ancienne société. La générosité affichée par les révolutionnaires (Lepeletier. «punir le coupable et le rendre meilleur») ne doit pas masquer la réalité d'un XIXe siècle qui a été certainement plus dur pour les classes populaires que ne l'était l'Ancien Régime, dont la police ne brillait pas par son efficacité. Ce livre aborde l'histoire du droit pénal et du traitement social de la violence au siècle de la Révolution industrielle. Mais il souhaite aussi analyser les «politiques criminelles» entendues plus largement, prévention, éducation, patronage, qui obsédaient la France des notables à la Belle Epoque.
Le présent volume 1 invite à réfléchir sur les fondements politiques et économiques de l'histoire pénale française. Il souhaite mener le lecteur sur les voies fructueuses de la socio-histoire, riche de l'hybridation disciplinaire qu'elle propose. Il sera suivi d'un second volume consacré, dans cette même collection, au second XXe siècle (Le temps des doutes, 1920-2003).
Administration pénitentiaire - Contrôle social - Criminalité - Criminologie - Droit pénal - Économie - État - France - Histoire du droit - Hygiénisme - Jeunesse délinquante - Justice - Ordre - Politiques publiques - Prison- Récidive - Victimes.
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