L'ordre animal des choses est caché dans les plis du pouvoir
humain sur le monde. Ouvert à la mémoire et à l'imaginaire, il est
son contrepoint secret, et comme innocent : sans le moi, habité par
le silence des origines, dont les hommes sont exilés. Maintenant
intacte la force initiale de la présence, il fait se croiser des animaux
réels, mythiques, fantastiques, et quelques humains.
Dans les récits qui composent L'Ordre animal des choses Antonio
Prete nous invite à parcourir un univers parallèle à celui qui pour
la plupart d'entre nous est seul à exister. Univers où les repères
soudain sont perdus - les certitudes abolies, les points de
vue modifiés. Il revient là au coeur des thèmes qui parcourent
son oeuvre, fondent sa réflexion : le sentiment d'étrangeté,
d'éloignement, la nostalgie (celle d'abord d'une pureté perdue),
la frontière entre nature et culture, la relation entre l'animal et
l'humain, ses porosités - la clé de voûte de l'ensemble étant le
langage, véritable instrument de métamorphose.
Passant de la gravité à la légèreté, de la mélancolie à l'humour,
sa phrase incarne cette mise en crise d'un monde sûr de son
pouvoir dont elle redessine les contours grâce au regard porté sur
lui par des êtres qui parlent une autre langue. Labile, inventive,
elle offre une fresque subtile, toute de correspondances, dont la
contemplation nourrit les parts les plus rêveuses de notre esprit.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.