L'opéra symboliste
Les écrivains symbolistes de la fin du XIXe siècle sont fascinés par la musique, idée d'un langage pur délié des formes communes. Qu'en est-il réciproquement des musiciens qui, comme Debussy, évoluent dans la proximité des écrivains symbolistes ? La musique elle aussi, si pure fût-elle, se redéfinit dans et par ce nouveau rapport avec les mots et par un nouveau rapport avec la scène ; un langage engage tous les langages... c'est dans ce contexte que naît ainsi une musique symboliste.
Le symbolisme est un événement qui dépasse la littérature : c'est le moment, moderne, où l'art se défait de la mimésis qui conditionnait non seulement la hiérarchie des arts, mais la finalité même de l'art : la représentation de la vérité ou : la représentation comme vérité. Les musiciens symbolistes : Debussy, Chausson, Bartòk et le premier Schönberg, vont formuler cette nouvelle esthétique dans le lieu même de la rencontre des arts : l'opéra, forme du dialogue de la musique, de la littérature et des arts plastiques. Leurs oeuvres majeures, et Pelléas et Mélisande au tout premier chef, peuvent être lues d'une façon neuve, inouïe, comme autant de manifestes poétiques et philosophiques, autant de créations d'univers déliés de la réalité, de pure pensée.
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