L'ivresse des portes sans fin tournantes
L'écrivain espagnol Ramón Gómez de la Serna cultivait l'art du court : ses greguerías, en quelques lignes géniales et drolatiques, alliaient un goût de l'aphorisme et un sens aigu de la métaphore.
L'écrivain argentin Eduardo Berti pourrait se contenter de s'inspirer de cette forme brève ou de lui rendre hommage. Il fait mieux : dans une langue tendue, il crée des cristaux éphémères d'étrangeté, des univers minuscules de poésie et d'humour.
La trotteuse fait sa ronde, mais le temps s'évade quand même
Pour les serviettes en papier il n'y a que des dernières repas
Les animaux des manèges croient forcément à l'éternel retour
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