« La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles. »
C'est dans ce monde de « correspondances » que nous introduisent les deux seuls livres de médecine du XIIe siècle, oeuvres de sainte Hildegarde de Bingen.
Les « confuses paroles », les « subtilités » de la nature, Hildegarde de Bingen les connaît bien, dans toute la diversité d'une cosmologie qui scrute sans cesse les relations entre macrocosme et microcosme, entre la nature et l'homme. Il en résulte une thérapeutique qui peut surprendre le lecteur moderne dans son expression mais qui sait tirer parti de toutes les ressources de la nature et dont la valeur a été reconnue, expérimentée même, de nos jours - parfois de façon abusive à partir de traductions imprécises faisant l'objet de publications vendues à des millions d'exemplaires.
Cette médecine est héritière de la tradition antique, avec les qualités définies par le corpus hippocratique et l'importance accordée aux humeurs. Mais ces textes s'inscrivent aussi dans une révélation inspirée, celle des visions de l'abbesse de Bingen, telle qu'elle apparaît dans la puissance des images poétiques du Livre des oeuvres divines et du Scivias.
Le présent ouvrage regroupe les deux livres consacrés au monde végétal dans le Livre des subtilités des créatures de diverses natures, connu aussi sous le titre plus ramassé mais moins évocateur de Physica : Les plantes (Livre I) et Les arbres (Livre III).
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