L'auteur cherche, d'abord, à définir les concepts de temps et d'espace,
c'est-à-dire non ce qu'ils sont en réalité, mais ce que nous avons
dans l'esprit lorsque nous en parlons.
Il constate à partir de là que la réalité, en première analyse, ne leur
correspond qu'à peu près - que ce sont des idéaltypes - et que nous
sommes obligés de les «bricoler» pour les adapter à elle.
La mécanique quantique, la cosmologie et la simple expérience
psychologique semblent nous faire aller plus loin et nous faire
accéder à une réalité non temporelle et non spatiale, mais là encore,
d'une manière ambiguë et seulement négative. Si alors, au lieu
d'interroger la réalité, nous interrogeons le temps et l'espace eux-mêmes,
nous constatons qu'ils sont essentiellement subjectifs
comme le sont les sensations, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas plus
l'image de la réalité que la sensation du rouge produite par un
coquelicot n'est l'image du coquelicot réel. Il est vrai qu'à la
sensation du rouge correspond une onde électromagnétique.
Quelque chose dans la réalité correspond donc nécessairement
au temps et à l'espace, mais tandis que nous connaissons ce qui
correspond dans celle-ci aux sensations, nous ne pouvons le faire
en ce qui les concerne, faute d'un accès positif à une réalité absolument
non temporelle et non spatiale. Ce qui nous oblige à vivre en
double registre - sur le mode de la réalité du temps et de l'espace
et sur le mode de leur irréalité.
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