L'ironie dans le roman français depuis 1980
Echenoz, Chevillard, Toussaint, Gailly
L'ironie est de retour. Nous assistons aujourd'hui à une production abondante d'oeuvres littéraires et artistiques qui sont caractérisées par une « légèreté méditative ». Cette vogue d'ironie, qui a fait son entrée en France à la fin des années 1970 et au début des années 1980, a une extension considérable : elle dépasse largement les domaines de la représentation et s'étend aux discours de divers ordres de la vie sociale. Cette ironie est souvent qualifiée d'ironie postmoderne du fait de ses liens avec l'ensemble des symptômes culturels de la société postmoderne. L'ironie postmoderne s'est affirmée dans la création littéraire hexagonale après l'expérimentation d'un certain formalisme littéraire incarné par le Nouveau Roman et avec l'ascension d'une nouvelle génération d'écrivains des Éditions de Minuit que la critique a regroupés sous l'étiquette d'« impassibles ». Les romanciers les plus représentatifs de ce courant sont Jean Echenoz, Eric Chevillard, Jean-Philippe Toussaint et Christian Gailly. La présente étude tente de montrer, à travers l'analyse de l'oeuvre de ces quatre romanciers, que l'ironie postmoderne, comme l'ironie en général, est non seulement un mode de discours particulier, mais aussi et surtout une vision du monde qui résulte de la condition de l'individu contemporain.
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