Comment penser cette expérience qui consiste à lire des textes, mais aussi des fichiers audio ou des tableaux abstraits, des personnes ou des situations ? Quel genre de communication et de conception du social implique-t-elle ? Étymologiquement, lire c’est cueillir des plantes pour composer des remèdes. La lecture relève d’une thérapeutique sociale que les récentes ou anciennes théories du soin (du care) peuvent nous aider à comprendre. La lecture n’est pas le simple décodage de signes ; elle doit être intégrée à une histoire des médias et à une théorie de la justice. Si celle-ci n’est pas seulement un établissement des rapports de droits entre individus, mais surtout des manières attentives de relier les êtres, des façons d’en prendre soin, alors l’expérience de lecture, avec les rapports amicaux qui peuvent y être inscrits, devient un modèle pour la vie la plus ordinaire. Modèle, en particulier, pour repenser ce qu’est l’esprit critique et la faculté de juger à partir du moment où on les saisit dans une politique des transmissions. Illustration de couverture : © Christian Müller | fotolia Pour Delphine et Ferdinand, les belles surprises de la vie « Toute vie s’adresse à quelqu’un et c’est dans cette mesure – et uniquement dans cette mesure – qu’elle a un sens, même si le sens de la vie reste par ailleurs totalement obscur. » Imre Kertész, Journal de galère
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