Les droits de l'homme s'imposent-ils à l'esprit comme une évidence que
chacun peut connaître intuitivement ? C'est ce que croyaient les défenseurs
de l'égalité avant la Révolution française - alors que l'inégalité des
hommes était considérée comme un fait indubitable encore au début du
XVIIIe siècle. Comment ce revirement des convictions s'est-il opéré ?
Pour y répondre, Lynn Hunt dévoile peu à peu les relations complexes
entre sentiments, institutions et idées politiques. Elle montre comment
les romans épistolaires de Richardson et de Rousseau, véritables
best-sellers de l'époque, et les débats sur la torture après l'affaire Calas ont
déclenché une transformation de la sensibilité et ainsi justifié les
premières réformes institutionnelles au nom de l'humanité commune.
L'extension progressive de l'empathie à l'ensemble des humains, l'adhésion
publique croissante à l'idéal politique des droits de l'homme et l'abolition
successive des institutions de l'Ancien Régime se sont renforcées
mutuellement, consolidant ainsi le sentiment que l'égalité allait de soi.
Or, les XIXe et XXe siècles prouvent que l'attachement à l'universalisme
des droits de l'homme n'est qu'une option parmi d'autres - le nationalisme,
les hiérarchies «naturelles» ou sanctionnées par la religion, le
collectivisme communiste ou fasciste peuvent apparaître comme tout
aussi évidents. Qu'est-ce qui pourrait alors assurer l'avenir des droits de
l'homme ?
C'est un livre remarquable ; Hunt examine avec perspicacité et
concision un large éventail de questions.
Gordon S. Wood, New York Times
Un essai riche, élégant et persuasif.
David A. Bell, London Review of Books
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.