Mira Wladir terminait L'exil des renards, en 2011, par ce vers, « et le jardin pour être libre ». Elle part aujourd'hui du jardin pour aller vers la forêt et connaître ce qu'est le monde : ce sont les trois moments d'un parcours pour inventer - donc découvrir - « des rhizomes // en nous », soit ce qui est le plus intime, le plus inconnu. Pour éviter de ne retenir que « le coeur noir des choses », il faut explorer ce que les songes construisent ; grâce à eux, passé et futur se confondent et c'est hors du temps compté que l'on apprend son propre corps, le corps de l'autre, que l'on prononce des noms, « le tien nôtre ». Que l'on comprend ce qu'est « le corps de la terre » : les passages pour rejoindre enfin le monde, c'est-à-dire l'autre, s'effectuent en imaginant la floraison de tout arbre rencontré, en accompagnant celle de toutes les fleurs - oeillet, tulipe, rose, pissenlit, jonquille -, symbole de la vie, présente et sans cesse renaissante.
On lit L'invention de la légèreté comme un récit d'initiation, dans lequel les forces de vie triomphent avec le mot liesse dans le poème final, qui est une ouverture par ses derniers vers :
« et l'audace / amarante ».
Tristan Hordé
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