Depuis les années 1970, la situation sociolinguistique réunionnaise
est présentée en référant au concept de diglossie. Aujourd'hui,
il devient nécessaire de revenir sur cette approche pour deux raisons
essentielles. La première est que ces deux langues n'assurent
plus les fonctions communicatives qui leur étaient strictement
imparties par le modèle fergusonien canonique. Et deuxièmement,
les deux «codes», autrefois dénommés acrolecte et basilecte, gomment
leur frontière, en s'alternant, en s'imbriquant, en s'échangeant
des propriétés, dans un processus qui laisse aux usagers l'impression
dominante d'un «mélange» aux noms incertains et aux
contours peu clairs. Ainsi, comment décrire ce parler «mélangé»
et comment les Réunionnais se le représentent-ils ? Notre hypothèse
globale est que d'une part la conception structuraliste des
langues ne permet pas de décrire cette parole réunionnaise et que
d'autre part le champ conceptuel de l'interlecte ouvre sur une description
possible.
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