1962. Pour les Français d'Algérie, c'est l'exode. Ces «Pieds-Noirs» s'installent en nombre dans le Midi. Pour les «gens d'ici», ce sont des estrangers (des étrangers) au même titre que les immigrés italiens ou espagnols, ou que les Cévenols arrivés aux environs de 1900. Du point de vue pied-noir, c'est intolérable. «Nous sommes français!»
A priori, les gens d'ici, très attachés à leur village, à leur maison, à leur terre, étaient bien placés pour comprendre les Pieds-Noirs.
«Imaginons qu'on me dise: Ce maset on te le prend, on te prend le jardin qui est à côté, avec le puits et l'eau fraîche, on te prend la ribe (bord de champ) et les arbres de la ribe. On te prend la terre de ton enfance et le ciel qui est au-dessus. Et tu dois partir bien vite, dans un pays que tu ne connais pas, où l'on ne t'attend pas...»
Or, le processus d'identification n'a pas fonctionné et les incompréhensions entre Pieds-Noirs et gens d'ici ont été nombreuses. Elles sont palpables aujourd'hui encore. Comment expliquer cela?
Et comment expliquer que les Pieds-Noirs, plus vite et plus facilement intégrés à bien des égards que les immigrés italiens ou espagnols, n'éprouvent généralement pas le même sentiment d'intégration?
Comme dans ses livres précédents, l'auteur s'attache à donner une large place à la parole, empreinte de l'héritage culturel occitan pour les gens d'ici, mais également pour certains Pieds-Noirs. Le lecteur pourra considérer le livre, à sa guise, comme un témoignage sur la vie quotidienne dans les villages du Midi, ou comme un document sur le processus d'intégration.
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