Au milieu des années 1960, Peter Watkins, qui s’est formé au cinéma par le biais du théâtre et du court-métrage amateurs, invente une nouvelle forme de cinéma grâce à la télévision. Intégrant la prestigieuse BBC, il dynamite de l’intérieur la forme journalistique et « documentaire » en mettant en cause les codes de narration et de représentation de l’actualité et de l’Histoire, de Culloden (1964) à Edvard Munch (1973) en passant par Punishment Park (1970). À la fin des années 1970, son travail s’oriente davantage encore sur la critique des médias, à travers des films hors normes, du Voyage (1983-1986) à La Commune (Paris, 1871) (1999), qui visent à conscientiser le spectateur sur ce qui lui est donné à voir quotidiennement par les médias de masse. De ce fait, le cinéaste a toujours rencontré des difficultés avec les chaînes de télévision internationales (Grande-Bretagne, Suède, France...) qui ont financé ses films, et a dû expérimenter des moyens de production et de diffusion alternatifs basés sur l’implication du citoyen. Watkins, en mettant en scène des événements oubliés par l’histoire officielle comme des faits socio-politiques contemporains, prône une insurrection médiatique qui prend aujourd’hui, avec l’expansion des médias numériques, une nouvelle dimension — les interrogations critiques de Watkins restant plus que jamais d’actualité. Cet ouvrage, qui bénéficie des contributions des meilleurs spécialistes internationaux, est la première monographie en français sur ce cinéaste majeur.
Sébastien Denis est maître de conférences en cinéma à l’Université de Provence et chercheur associé au Laboratoire Communication et Politique du CNRS.
Jean-Pierre Bertin-Maghit, docteur d’État en Histoire, membre de l’Institut Universitaire de France, est professeur d’études cinématographiques à l’université Sorbonne Nouvelle-Paris 3.
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