En 1977, Jean-Pascal Léger est allé enregistrer Pierre Tal Coat dans son atelier de Dormont, non loin de la vallée de la Seine et de Giverny. Le jeune éditeur, formé dans les livres de Jean-Jacques Rousseau et de Stéphane Mallarmé, s'est trouvé au milieu de plus de mille tableaux en travail. L'immense atelier de Tal Coat, bordé par une verrière orientée au sud du côté des prairies, muait de la caverne par temps sombre au labyrinthe exposé au soleil : c'est là que Tal Coat avait entrepris une nouvelle « grande mutation » de sa peinture. Broyant ses couleurs, il cherchait, tel un alchimiste, un accord profond entre la matière vivante de ses tableaux et les phénomènes de la nature.
Tal Coat a souvent évoqué la nécessaire solitude du peintre entouré du monde de ses tableaux. La peinture, à ce degré d'engagement extrême, implique une liberté farouche.
Tal Coat se montrait pourtant accueillant. Il dialoguait joyeusement avec le souci de faire comprendre sa démarche. Porté par l'expérience de presque soixante années de peinture, l'artiste atteignait vite une profonde concentration dans sa parole. Il puisait son énergie, sa cadence, ses silences et sa sauvagerie autant dans l'évocation de ses marches dans la campagne ou des lumières de l'Océan que dans la Rencontre des hommes et de la peinture.
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